"Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles"
Max Frisch
ANDORRA
ANDORRA de Sarkis Tcheumlekdjian
D'après Max Rudolf Frisch
CRÉATION 2016 / Co-producteurs : Les Célestins-Théâtre de Lyon
À partir de 13 ans
Durée : 1h35
Distribution
Jeu : Jérôme Cochet, Déborah Lamy, Claude Leprêtre, Serge Pillot, Dimitri Valiau, Didier Vidal
Adaptation et mise en scène : Sarkis Tcheumlekdjian
Musique originale : Gilbert Gandil
Costumes : Eric Chambon
Masques : Marie Muyard
Lumières : Michel Paulet
Univers sonore : Éric Dupré
Scénographie : Stéphanie Mathieu
En images et musique
Résumé
Andorra est un petit pays imaginaire qui attend avec angoisse l’invasion des «Casaques Noires», les redoutables soldats de la dictature voisine. Jusqu’ici, il s’agissait d’un îlot de tranquillité, autoproclamé pur et «vierge de toute culpabilité» par ses habitants. Ces derniers tolèrent chez eux la présence d’un réfugié, preuve qu’ils ne sont pas comme les «barbares» d’à côté. Ce réfugié, c’est Andri, un jeune homme que le Maître d’École aurait, selon la version officielle, courageusement enlevé des griffes des «Casaques Noires». Le tableau s’assombrit le jour où les «Casaques Noires» envahissent Andorra et que ses habitants commencent à trouver la présence de ce réfugié, encombrante...
Andorra est une oeuvre théâtrale qui nous amène à nous demander ce qui, finalement, fait de l'autre un "autre". A cause du regard que les autres citoyens portent sur lui, l'étranger, le réfugié, se persuade de sa différence. Il ressent le besoin de sortir de cette société qui ne veut pas de lui.
Éclats de Presse
"A la fin du spectacle restent les moments qui font écho à ce qui définit la qualité poétique et onirique du travail théâtral de Sarkis Tcheumlekdjian. L’économie gestuelle des acteurs est d’une précision parfaite ; Jérôme Cochet dans le rôle d’Andri et Claude Leprêtre dans celui de Barbeline, sa fiancée, parviennent à créer des situations d’une intense émotion. [...] Sur un côté du plateau, sept moulages de tête regardent fixement les protagonistes empêtrés dans leurs contradictions mortifères. Image en forme d’avertissement sur les catastrophes à venir au cas où le racisme ordinaire réussirait à entraîner le pays d’Andorra, métaphore du nôtre, sur le chemin de la barbarie et du génocide."
Michel Dieuaide - Les Trois Coups
"La forte présence des comédiens et leurs talents inextinguibles mêlée à une mise en scène frétillante de retenue font de ce travail un ensemble harmonieux, un théâtre qui recherche l’effort artistique avant l’effet. Andorra apparaît dès lors dans les nuées de la noirceur humaine, comme un moment de transcendance nécessaire et urgente pour se rappeler les impairs de l’histoire de nos sociétés et en percevoir toutes les implications dans le monde d’aujourd’hui. La pièce pourtant ne se présente en aucun cas comme un devoir de mémoire, ou comme une pièce moraliste : elle distille le mal de ce siècle et du siècle dernier de ce que la peur, l’impuissance et l’ignorance conduisent au plus terrible des maux : la perte de l’amour et de toutes formes de compassions…"
Raphaël Baptiste - L’Alchimie du Verbe
La bestialité rampante selon Sarkis Tcheumlekdjian
"En choisissant le texte retors et politique du suisse Max Frisch sur la montée du fascisme, Sarkis Tcheumlekdjian poursuit son travail empreint de symbolisation adossé à un texte plus pragmatique qu'auparavant. Bonne idée ! Les casaques noires s'apprêtent à attaquer les maisons toutes blanches d'à côté, le bruit des bottes se rapproche. Sarkis Tcheumlekdjian, qui s'est par le passé déjà intéressé aux exclus (les bohémiennes dans Macondo d'après Garcia Marquez), trouve là un texte qui s'inscrit parfaitement dans son parcours théâtral lui permettant de ne pas renier son esthétique : un jeu de transparence avec des seuls montants de portes pour délimiter l'espace de jeu des coulisses à vue dans la relative obscurité qui baigne le plateau. Peu à peu, la faiblesse des hommes prend toute la place. La question du racisme, de la définition d'une appartenance et de la multiplicité des racines (les Gaulois et tous les autres)... tout résonne avec ce qui se disait hier et presque plus encore aujourd'hui. Tcheumlekdjian n'a pas besoin de contemporanéiser le propos par une mise en scène réaliste qu'il fuit jusqu'au bout et cette très belle image de l'homme rendu à l'état animal"
Nadja Pobel - Le Petit Bulletin
"Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles"
Un drame magnifique où l’on ne distingue jamais ce qui sépare le réel du merveilleux et dont l’esthétique vaporeuse est mise au service d’un théâtre d’humanité, une brillante invitation à la vigilance et à la lucidité.
Le Progrès
Diffusion
Saison 2017/2018
Saison 2016/2017
Partenaires
Avec la participation artistique de l’ENSATT et le soutien de la SPEDIDAM. La SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées.
La Compagnie Premier Acte est conventionnée par la Région Auvergne/Rhône-Alpes, subventionnée par la DRAC Auvergne/Rhône-Alpes et les Villes de Lyon et Villeurbanne. Avec le soutien de Fineco eurofinancement / Pamexial expertise.